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Bivouac est un stage, un laboratoire, une expédition artistique. Il utilise un corpus d'expériences perceptives, somatiques ou chorégraphiques pour jouer à observer nos relations (extra)quotidiennes  au paysage.

BIVOUAC #9

Ce neuvième Bivouac# s’est déroulé dans le massif de la Vanoise. Il se nomme: Nous y avons rencontrés un poids incognito, la mer du ciel, du Lichen nomade, la faune en nous, une méduse, les morsures du froid, la peau du monde, du air-montagne, un océan figé de neige, être poreux, bailler sous les étoiles, pénétrer les couches de la nuit, la montagne de cristal… Notre crédo: tout sauf l’humain ! 

Les hybrides de la montagne abimée.

Je pose mon oreille sur la roche et j'entends le son des tonnerres d'hier et d'aujourd'hui. Une planète bleue piquante qui tiendrait dans la main flotte en tournoyant. Le dos du glacier respire, il sue et pleure. Un vortex, tâche ténébreuse au milieu du paysage vient amplifier les flottaisons et les tournoiements en cours. Le temps devient incertain. Certaines montagnes se rapprochent et condensent l'espace. Les éclairs se figent et se fossilisent en emprisonnant les photons alpins. Une horde d'humains fascinés se métamorphosent en spirale. Incognitos, ils reviennent en vallée, leur apparence est anodine mais leurs organes ou mutés: une hypophyse sommitale, un foie-sérac  ou encore un cœur végétal. Partout où ils iront, des étoiles filantes caméléones les suivront et danseront autour d'eux. LC

Maxence Grugier

Article pour le Journal Makery :

hybridation poétique dans le Massif de la Vanoise (1/2)

hybridation poétique dans le Massif de la Vanoise (2/2)

Céline Marty > C’est dans une aube dépassée que la marche prit place. Une montée interminable pour se hisser loin des hommes. A cet instant tout s’est mélangé. J’ai pris un rocher dans ma main ou peut être est ce lui qui me tendit son corps entier…. Une biennale a éclaté d’où surgit un énorme scarabée gouroutisant, un homme/chien grattant le ciel, une araignée de l’espace approchant un donut géant, un mutant sortit du pierrier, un chant de pierres, un phénomène exceptionnellement rétressissant, une agitation d’hommes au ruban de ciel…Les rythmes changent et nous ne nous ressemblons plus.

Stéphanie Leprince >  Pour moi le deuxième. Je sais que je vais quitter la civilisation. je sais que je vais marcher et flipper sur les sentiers aériens pour atteindre les cimes avec le poids de « mon essentiel vital « sur le dos.…. Je sais que je vais entrer dans la montagne, pénétrer dans le paysage, écouter les nuages, écraser les cailloux, m’enrouler dans les herbes et les tresser, respirer les fleurs et frôler les bestioles je sais que je vais manger de la semoule et boire de la soupe en sachet, je sais que je vais cramer sous le soleil et cailler en ouvrant ma tente le matin, je sais que je vais maudire l’interminable ascension, maudire « le maître de stage »…je sais que je vais aimer….et bien sûr…. j’ai aimé.
Au delà de mon imagination…. mutante glacière, champignon immortel agrippé au rocher, aurore étirée au soleil, coquillettes sautillantes rangées dans les étagères de la pierre, dame blanche transparente et fluide, mousse merveilleuse, roche musicale, pente infinie, névé-contact, arrêtes statiques et statufiées, derviche des hauteurs, meute nocturne, ange de la Vanoise, GRS des hauts plateaux, créature minérale, nuages noirs, gouttelettes, scarabées colorés accrochés au pierrier, pediluve dans les chaussures, froidure, bouleversement intérieur, épuisement, décivilisation, hybridation ultime…